Interview avec Neima M., ancienne élève d’al Ghazali (promotion 2022)

Mais que sont devenus les anciens élèves d’al Ghazali ?? C’est une question que les profs se posent assez souvent en interne…Il faut dire que le parcours des élèves après l’obtention du BAC ne laisse pas une grande place aux rencontres autour d’un thé : beaucoup d’élèves partent étudier loin, à Amiens, à Paris, à Lille…Cette interview d’une ancienne élève d’al Ghazali, de la pionnière de cette école puisqu’elle est la première élève inscrite (!), est l’occasion de faire un point. Elle est maintenant en 3e année de licence d’économie et vous délivre son opinion sur sa situation actuelle et sur son passé dans sa très chère école.

1/12 Peux-tu te présenter rapidement ?


Je m’appelle Neïma, j’ai 20 ans et je suis en troisième année de licence d’économie et de gestion en cursus d’anglais à Paris 10. J’ai été élève à Ghazali de 2011 (première année d’ouverture de l’école al Ghazali), jusqu’en 2022 qui a marqué l’année de mon baccalauréat.


2/12 Quel parcours as-tu eu dans cette école ?


J’ai étudié la quasi-totalité de mes années de primaire, tout mon collège ainsi que le lycée Général à Ghazali. Au lycée j’ai plutôt choisi une voie scientifique. Ayant un attrait pour l’anglais, j’ai fini par passé mon Baccalauréat avec la spécialité LLCER anglais et les SVT


3/12) En as-tu gardé un bon souvenir ? Pourquoi ?


Oui, j’en garderais toujours des bons souvenirs. La proximité qu’on avait avec les professeurs m’a permis d’être bien encadré et d’avoir une grande facilité à recevoir des réponses complètes sur les cours. Ghazali est une petite communauté, ce qui fait que tout le monde se connaît déjà. Il est ainsi dur de se sentir exclue.


4/12 Maintenant que tu es dans le supérieur en 3e année d’économie à Paris 10, penses tu que l’absence de contrôle continu ou les conditions de travail à al Ghazali ont été bénéfiques ou pas vraiment ? D’ailleurs la 3e année d’économie, c’est bien ? Comment tu sens les choses ? Peux-tu décrire un peu ton quotidien entre transports, études, projets…


Ne pas avoir le contrôle continu peut faire peur, il est vrai. Cependant, avec l’accompagnement et le travail personnel il est possible de réussir. Pour mon cas, je dirai que c’était un atout, ça m’a permis de me dépasser et de rentrer en détail sur des notions qui me servent aujourd’hui en études supérieures. C’était aussi un moyen d’apprendre ce qu’est la discipline, sans contrôle continu on ne peut pas se reposer seulement sur ces acquis, une part de travail doit être fourni et ce peu importe le niveau de l’élève. Aujourd’hui, je suis autonome dans mon travail, et c’est sans aucun doute un héritage de Ghazali.
Pour ce qui est de mes études, je m’y plais. Pouvoir faire des études où je me sens à ma place tout en mêlant l’anglais était une décision que je ne regrette pas. Le travail à fournir est important mais une bonne organisation et du temps à la BU est la solution. L’université ne se trouve plus à deux pas de chez moi comme le lycée. C’était un changement radical mais le temps des transports est aussi bénéfique pour s’occuper à lire, travailler ou se reposer. Je suis sur ma dernière année de licence donc oui, il est temps de se remettre dans le même bain que Parcoursup, ce qui est stressant mais pas fatal. Pour mes projets, beaucoup d’idées fusent mais je pose ma confiance en Allah.


5/12 Qu’est-ce que tu as vraiment apprécié dans cette école et qu’est-ce que tu aurais voulu voir changer ? Tu penses qu’al Ghazali fait partie de ton identité personnelle ou vois-tu seulement cette école comme un moment de ta vie ?


J’ai apprécié pouvoir former des relations de long terme, mais j’aurais aimé pouvoir être dans une classe à plus grand effectif. Bien qu’être six peut être pratique dans plein d’aspects, pouvoir être plus nombreux est réconfortant aussi dans un sens. Ghazali est une partie de ma vie, un mix des deux. Ça m’a apporté des choses utiles et pratiques, ça m’a appris à avoir un sens critique, à chercher la rigueur et à vouloir me dépasser. Ça me complète mais c’est aussi un moment de ma vie révolu.

6/12 Quel genre d’élève tu es ? Plutôt littéraire, matheuse, “free style” ?


Si je dois vraiment choisir, je dirai matheuse, je compte aujourd’hui beaucoup sur les maths, et les matières qui entraînent un raisonnement logique.


7/12 Les petits effectifs ont été utiles pour toi ou tu penses qu’avec des classes de 30 élèves cela aurait été pareil ?


Je pense que à 30 élèves on n’aurait pas été autant derrière moi, je suis assez autonome mais cet effectif n’aurait pas été avantageux pour la version de moi-même au lycée. Aujourd’hui nous sommes 50 dans une seule classe parfois, les étudiants parlent tous des langues différentes : français, anglais, espagnol et allemand. Mais ça ne m’empêche pas d’être efficace dans mon travail.


8/12 Est-ce que les profs et le personnel en général t’ont aidée durant ta scolarité ou penses tu que tu t’es “faite toute seule” ?


Je ne pense pas que quelqu’un puisse se faire seul, je ne crois pas au concept du « self-made person » et par conséquent, oui. Je pense qu’une bonne poignée de professeurs m’a aidée à me rendre compte de mes capacités. Par exemple, je ne pensais pas être bonne en maths mais mon enseignante de 1ere me poussait à avoir plus confiance en moi-même et j’ai fini par avoir une très bonne note au baccalauréat. Les remarques aussi qu’on recevait durant les conseils de classe étaient très ciblées, ce qui m’a permis de savoir sur quoi je devais travailler plus.


9/12 Quels conseils tu pourrais donner aux élèves qui passent le BAC ?


De ne pas stresser et d’avoir confiance en eux d’abord ainsi que dans le corps enseignant. Le baccalauréat n’incluait pas le contrôle continu jusqu’à récemment, donc vous n’êtes pas les premiers. Je conseillerais aux élèves de se faire des fiches progressivement, j’en ai fait les frais de toutes les faire d’un coup et c’était interminable. De se donner du temps pour se reposer, après le travail le réconfort et si la motivation ne vient pas (elle ne va pas venir tout le temps), de fonctionner avec un système de récompenses.

10/12) Quels conseils pour les élèves d’al Ghazali en générale ?

C’est que quelques années, j’ai été à Ghazali 12 ans, et bien que ça n’était pas toujours facile, on prend du recul avec le temps. Profitez de votre temps libre pour vous cultiver, avoir des hobbies, lisez beaucoup aussi, c’est le meilleur investissement que vous puissiez faire.

11/12 Quels conseils donner aux parents d’élèves d’al Ghazali et à ceux qui penseraient à inscrire leurs enfants ici mais qui hésiteraient encore ?

Ghazali n’est plus une petite école qui vient tout juste d’ouvrir, elle a fait ses preuves et des étudiants dans le supérieur en sont la continuité. Les enfants bénéficient d’un cadre en plus religieux, la prière est faite à l’heure et c’est une grande chance de pouvoir grandir avec la religion tout en suivant un curriculum identique à celui de n’importe quelle école publique. Car oui, contrairement aux idées reçues nous suivons le même programme qu’au public mais en plus nous bénéficions de cours d’arabe, de civilisation du monde arabe et d’éducation à l’Islam.

12/12 Le mot de la fin ?


Je remercie, trois ans après, tous mes professeurs, en particulier ceux du lycée.

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